Re : Débats : homme, femmes, genres et dominance
Oui et non. L'avantage de l'épigénétique, c'est qu'elle n'est pas fixée comme la génétique. L'information qu'elle contient est plus volatile et n'est donc pas vraiment "naturalisée". Cfs votre Problème 1 infra. Je ne crois pas à la dualité dont vous parlez, mais à une continuité.
La nature est culturisée. L'ADN est étonnamment pauvre en information. L'environnement qui modèle le développement de l'humain a un rôle majeur, et l'ordre social en fait partie. L'épigénétique est un des aspect de cette culture au sens large.
Mais ce qui concrétise le mieux la culturisation de la nature est la mémétique. Ce degré évolué de la transmission de l'information ne concerne que la culture et l'éducation. Elle n'a aucun support biologique autre que les connexions de nos neurones et le langage qui va avec.
Absolument. Juste des tendances, des pondérations statistiques. Mais ni règle, ni exception.
Non, je ne pense pas confondre. Il n'y a simplement à mon sens pas de frontière entre ces deux éléments. Caractère physiologique ne veut pas dire grand chose. Un humain élevé sans interactions avec son entourage n'a aucun caractère physiologique. Les représentations culturelles font partie de notre développement. Nous constituons un tout indissociable entre des influences génétiques, épigénétiques et mémétiques (et aussi affectives).
Encore une fois, je trouve que c'est vous qui êtes réductionniste en voulant opposer un caractère physiologique et une représentation culturelle. Pour autant, je persiste à dire que la génétique ne peut être occultée dans la compréhension du caractère masculin. De même que vous ne supporteriez pas que je nie l'apport des représentations culturelles.
Or, le matériel génétique de l'homme et de la femme ne sont pas identiques. Quand je dis que l'homme est plus enclin à la domination, je ne cherche pas à affirmer que cette réalité est exclusivement génétique. Je dis simplement qu'une part génétique ne peut être raisonnablement exclue.
Il me semble que nous devrions être d'accord sur ce point.
Il me semble aussi que si nous parlions de la vitesse à la course à pied, vous me parleriez moins de représentation culturelle (qui existe aussi dans ce domaine). Il y a dans les débats sur la différenciation des caractères homme/femme le poids de ... la domination masculine historique qui apporte une charge affective importante, échauffe les esprits, et peut nuire à une réflexion dépassionnée.
Envoyé par Sybille
Problème 1 : même naturalisée, la culture reste une construction socio-historique, le « legs » génétique sera donc nécessairement évolutif : on ne transmettra pas les mêmes « informations » d’un époque à l’autre, d’un espace à l’autre. De ce fait, la « naturalisation » a ses limites – très vite atteintes.
Problème 2 : Pourquoi pas l’inverse ? Qu’est-ce qui empêche rationnellement de « culturiser » la nature et de poser, qu’à part qq données biologiques basiques, elle n’est qu’affaire de représentations ? Et que la permanence et/ou la diffusion de ces représentations d’une part ne vont pas de soi, d’autre part reflètent un ordre social, pas un ordre naturel ?
Problème 2 : Pourquoi pas l’inverse ? Qu’est-ce qui empêche rationnellement de « culturiser » la nature et de poser, qu’à part qq données biologiques basiques, elle n’est qu’affaire de représentations ? Et que la permanence et/ou la diffusion de ces représentations d’une part ne vont pas de soi, d’autre part reflètent un ordre social, pas un ordre naturel ?
Mais ce qui concrétise le mieux la culturisation de la nature est la mémétique. Ce degré évolué de la transmission de l'information ne concerne que la culture et l'éducation. Elle n'a aucun support biologique autre que les connexions de nos neurones et le langage qui va avec.
Bref, il n’y d’ « identique » ni chez les mâles ni chez les femelles…
Parce que vous confondez le système de représentations (culturel) élaboré (ou pas) autour de caractères physiologiques (d’ailleurs beaucoup plus variés qu’on ne le dit) et ces caractères eux-mêmes.
Un caractère physiologique n’est pas un caractère métaphysique, il n’est pas porteur de « sens », n’a d’autre consubstantialité que celle qu’on lui invente (biais culturel).
Universaliser un constat, c’est en général interpréter une multiplicité de situations diverses en les réduisant (comme on réduit une sauce) aux excipients que l’on a décidé d’en extraire avant même de les examiner.
Démarche réductionniste, il me semble, qui en dit plus sur les postulats de son auteur que sur les situations examinées. La pensée complexe que vous défendez implique au contraire d’intégrer diversité, variété et fluidité sans chercher à modéliser une unicité factice et statique. Plus facile à penser et transmettre, certes, mais sans justesse. Bref, cette diversité et adaptabilité du vivant, que vous évoquez, il faut la retrouver dans l’approche du vivant.
Universaliser un constat, c’est en général interpréter une multiplicité de situations diverses en les réduisant (comme on réduit une sauce) aux excipients que l’on a décidé d’en extraire avant même de les examiner.
Démarche réductionniste, il me semble, qui en dit plus sur les postulats de son auteur que sur les situations examinées. La pensée complexe que vous défendez implique au contraire d’intégrer diversité, variété et fluidité sans chercher à modéliser une unicité factice et statique. Plus facile à penser et transmettre, certes, mais sans justesse. Bref, cette diversité et adaptabilité du vivant, que vous évoquez, il faut la retrouver dans l’approche du vivant.
Or, le matériel génétique de l'homme et de la femme ne sont pas identiques. Quand je dis que l'homme est plus enclin à la domination, je ne cherche pas à affirmer que cette réalité est exclusivement génétique. Je dis simplement qu'une part génétique ne peut être raisonnablement exclue.
Il me semble que nous devrions être d'accord sur ce point.
Il me semble aussi que si nous parlions de la vitesse à la course à pied, vous me parleriez moins de représentation culturelle (qui existe aussi dans ce domaine). Il y a dans les débats sur la différenciation des caractères homme/femme le poids de ... la domination masculine historique qui apporte une charge affective importante, échauffe les esprits, et peut nuire à une réflexion dépassionnée.
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