Bonjour à tous, je viens lire les fils ici depuis longtemps, premier indice de ma conso problématique.
Je suis abstinent depuis exactement 4 ans, suite à un passage de toucher le fond (divorce, ts, hospi et beaucoup beaucoup d'alcool)
Pourtant je peux pas dire que nous avons trop mal cohabité, l'alcool et moi.
Depuis toujours, je bois trop.
Les impacts de la conso ont été relativement limités jusqu'en 2015.
J'ai toujours tout réussi, été le premier partout. Les études le sport, la vie perso, le boulot et une carrière artistique qui s'est rajouté a tout ça. J'ai pu lire 5 bouquins et exposé dans pas mal de capitales.
Alors, oui, bien sûr, il y a eu par ci et par là des accidents de parcours, des souvenirs que j'aimerais oublier, et des trous noirs que j'aimerais combler...
Bref j'ai commencé à me prendre en main suite à cette hospi en janvier 2017. Sur de moi (j'ai toujours tout réussi), j'ai posé mon dernier verre à ce moment là.
J'ai beaucoup minimisé le pouvoir de l'alcool et mon impuissance face à lui.
J'ai connu, en 4 ans, des périodes de rechute et reconsommation.
De plus en plus courtes, de moins en moins espacées, et de plus en plus graves.
Je ne compte plus les GSM ou portefeuille perdus, les mensonges, les bagarres, les bouteilles planquées un peu partout pour boire n'importe quand.
Les deux dernières rechutes datent de août et octobre 2020.
Je suis passé a l'alcool fort car ça se sent moins que la bière, que j'ai toujours bu. Je suis épicurien, j'aime les bonnes choses mais ma conso était tout sauf une consommation plaisir. J'ai toujours été effrayé de dissocier le bon vin de la bonne chère, mais c'est un faux problème. Un alibi pour ne pas lâcher ce foutu dernier verre.
J'ai donc enchaîné les pertes de contrôle, devant ma famille, au taf (que j'ai perdu depuis). J'ai un bébé d'un an. Vous avez vu trainspotting avec la scène du bébé qui marche au milieu des seringues ? Le mien, c'était au milieu des canettes, pendant que je dormais et qu'il hurlait à côté de moi.
La honte est un mécanisme qu'affectionnent les aa. Je les ai rejoints il y a 4 mois, je vais aux réunions le plus souvent possible, et pour la première fois, je n'ai plus minimisé mon problème.
J'ai appris trois choses essentielles qui me font dire que la donne est changée :
- l'importance du premier verre. Depuis 4 ans, ce premier verre, porte ouverte à toutes mes rechutes, est crucial. Mon cerveau me dit que ça va, tu vas gérer, c'est pas un verre qui te fera du mal. Et bien si, justement. Ce premier verre ouvre la porte aux 1000 suivants.
- une prise de connaissance en profondeur de la maladie qu'est l'alcoolisme. J'ai lu creusé fouillé la littérature, scientifique ou pas, sur le sujet. J'ai coché pas mal de cases des symptômes de l'alcoolisme. J'ai surtout appris les modifications cérébrales et leurs inévitables conséquences psychologiques, sociales et professionnelles.
- l'efficacité de la thérapie de groupe : c'est très personnel, mais chez moi, une réunion AA vaut 10 séances chez un psy.
Nous sommes tous différents dans notre alcoolisme mais notre parcours est tellement semblable que cela m'a paru affligeant. En y repensant, moi qui me suis toujours senti exceptionnel, au dessus du lot, et bien je me prenais dans la face une réalité bien moins glorieuse.
Merci de m'avoir lu, ou pas
Je suis abstinent depuis exactement 4 ans, suite à un passage de toucher le fond (divorce, ts, hospi et beaucoup beaucoup d'alcool)
Pourtant je peux pas dire que nous avons trop mal cohabité, l'alcool et moi.
Depuis toujours, je bois trop.
Les impacts de la conso ont été relativement limités jusqu'en 2015.
J'ai toujours tout réussi, été le premier partout. Les études le sport, la vie perso, le boulot et une carrière artistique qui s'est rajouté a tout ça. J'ai pu lire 5 bouquins et exposé dans pas mal de capitales.
Alors, oui, bien sûr, il y a eu par ci et par là des accidents de parcours, des souvenirs que j'aimerais oublier, et des trous noirs que j'aimerais combler...
Bref j'ai commencé à me prendre en main suite à cette hospi en janvier 2017. Sur de moi (j'ai toujours tout réussi), j'ai posé mon dernier verre à ce moment là.
J'ai beaucoup minimisé le pouvoir de l'alcool et mon impuissance face à lui.
J'ai connu, en 4 ans, des périodes de rechute et reconsommation.
De plus en plus courtes, de moins en moins espacées, et de plus en plus graves.
Je ne compte plus les GSM ou portefeuille perdus, les mensonges, les bagarres, les bouteilles planquées un peu partout pour boire n'importe quand.
Les deux dernières rechutes datent de août et octobre 2020.
Je suis passé a l'alcool fort car ça se sent moins que la bière, que j'ai toujours bu. Je suis épicurien, j'aime les bonnes choses mais ma conso était tout sauf une consommation plaisir. J'ai toujours été effrayé de dissocier le bon vin de la bonne chère, mais c'est un faux problème. Un alibi pour ne pas lâcher ce foutu dernier verre.
J'ai donc enchaîné les pertes de contrôle, devant ma famille, au taf (que j'ai perdu depuis). J'ai un bébé d'un an. Vous avez vu trainspotting avec la scène du bébé qui marche au milieu des seringues ? Le mien, c'était au milieu des canettes, pendant que je dormais et qu'il hurlait à côté de moi.
La honte est un mécanisme qu'affectionnent les aa. Je les ai rejoints il y a 4 mois, je vais aux réunions le plus souvent possible, et pour la première fois, je n'ai plus minimisé mon problème.
J'ai appris trois choses essentielles qui me font dire que la donne est changée :
- l'importance du premier verre. Depuis 4 ans, ce premier verre, porte ouverte à toutes mes rechutes, est crucial. Mon cerveau me dit que ça va, tu vas gérer, c'est pas un verre qui te fera du mal. Et bien si, justement. Ce premier verre ouvre la porte aux 1000 suivants.
- une prise de connaissance en profondeur de la maladie qu'est l'alcoolisme. J'ai lu creusé fouillé la littérature, scientifique ou pas, sur le sujet. J'ai coché pas mal de cases des symptômes de l'alcoolisme. J'ai surtout appris les modifications cérébrales et leurs inévitables conséquences psychologiques, sociales et professionnelles.
- l'efficacité de la thérapie de groupe : c'est très personnel, mais chez moi, une réunion AA vaut 10 séances chez un psy.
Nous sommes tous différents dans notre alcoolisme mais notre parcours est tellement semblable que cela m'a paru affligeant. En y repensant, moi qui me suis toujours senti exceptionnel, au dessus du lot, et bien je me prenais dans la face une réalité bien moins glorieuse.
Merci de m'avoir lu, ou pas

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